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Arrivederci amore, ciao de Michele Soavi
Avec : Alessio Boni, Michele Placido, Carlo Cecchi, Alina Nedelea, Isabella Ferrari

Comme les autres

Quelque part dans la jungle sud-américaine. Giorgio, gauchiste italien au passé terroriste abat froidement un de ses anciens compagnons d’armes réfugié comme lui en Amérique latine, s’offrant par la même occasion un faux passeport pour l’Europe. Premier crime d’une longue série pour cet homme qui n’aspire plus qu’à une vie normale bourgeoise et confortable comme celle de cet ancien camarade réfugié en France et devenu auteur de roman à succès.

Mais Giorgio est prêt à tout pour rentrer en Italie. Il n’hésite pas à faire chanter ou à dénoncer ses anciens complices afin d’obtenir une réhabilitation. L’inspecteur Anedda ne le lâche pourtant pas d’une semelle. Il utilise une photo compromettante de Giorgio pour faire pression sur lui. Entre le policier corrompu et l’ancien militant débute alors une longue collaboration forcée jalonnée de meurtres et de règlements de comptes…

Figure de proue du cinéma de genre du début des années 90, Michele Soavi signe son grand retour avec ce polar nerveux et brutal. Son héros, un parfait salaud a renié son engagement politique. Prêt à tout pour gravir les échelons d’une société corrompue, il n’hésite jamais à utiliser tous les moyens pour s’imposer. Le tour de force du film consiste à nous rendre presque sympathique ce personnage odieux. Cela marche peut être parce ceux qui l’entourent sont tous corrompus dans une allégorie d’une rare virulence de la démocratie italienne et des maux qui la rongent.

Dans le rôle principal, Alessio Bonni vu chez Marco Tullio Giordana, excelle tout en froideur et impulsivité. Sa rédemption impossible passe par de nouveaux crimes. Michele Soavi s’amuse de ses contradictions et multiplie les références au polar italien (Michele Placido) ou à son mentor Dario Argento (les teintes bleutés de la boîte de strip-tease) dans ce film monstrueux jusque dans son plan final où le héros d’un simple geste rejoint enfin la communauté des gens ordinaires.
J.H.D. 

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