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Taxidermie de Györgi Palfi
Avec : Csaba Zene, Istvan Gyuricza, Piroska Molnar, Gergely Trocsanyi, Zoltan Koppany

A ceux qui pensent que le destin d’un pays ne peut s’inscrire sur grand écran que par le biais d’une grande fresque historique, Taxidermie devrait faire l’effet d’un électrochoc. Gyorgi Palfi dynamite en effet les codes du genre ainsi que tout sorte de bienséance sociale ou morale.

Le cinéaste retrace ainsi cinquante ans d’histoire de la Hongrie en suivant trois générations de personnages. Le grand père, aide de camp souffre douleur d’un officier noie sa frustration dans une imagination démesurée. Le père cherche la célébrité par le biais de concours improbables patronnés par l’URSS où le vainqueur doit ingurgiter le plus de nourriture en un temps record. Enfin, le petit fils taxidermiste à Budapest cherche à percer les secrets de l’immortalité et de l’âme humaine…

Ces trois histoires hétérogènes forment un ensemble d’une grande cohérence formelle où une certaine maîtrise technique le dispute à un anticonformisme revendiqué et quelque peu déroutant. Si le cinéaste se permet quelques excès, le film pousse tellement loin les limites de la bienséance qu’il en annulerait presque la provocation. C’est la cas d’une séance où le soldat déploie un illustré de La petite fille aux allumettes.

On ne peut pas non plus passer sous silence le second segment du film totalement iconoclaste mais extrêmement contemporain. Avec la description de la bouffe sportive, Gyorgi Palfi signe une critique acerbe du sport tel qu’il se pratique aujourd’hui. Dérives physiques, mise en danger des athlètes, la préparation de ces hommes pose en filigrane la question d’un dopage institutionnalisé.

En fait, Taxidermie ne pêche que sur la fin avec une conclusion malsaine où les personnages deviennent littéralement des œuvres d’art. Très difficile à supporter, ces images affadissent le reste d’un film sans équivalent en le réduisant à une œuvre d’art conceptuel. Dommage mais l’expérience vaut quant même le détour.
J.H.D. 

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