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Les Fils de l'Homme de Alfonso Cuaron
Avec : Clive Owen, Julianne Moore, Charlie Hunnam, Michael Caine

Soudain l’enfant

Le futur n’a jamais nourri de grandes espérances au cinéma et la science fiction de Blade Runner à Minority Report n’a jamais manqué une occasion d’enfoncer le clou. Les années 70 et des films comme Soleil Vert ou La Planète des Singes ont poussé très loin ce pessimisme que l’on retrouve dans le nouveau film de Alfonso Cuaron.

Les Fils de l’homme se déroule en 2027 dans une Angleterre devenue un état policier en lutte contre le terrorisme. L’humanité se réveille chaque jour un peu plus meurtrie. On annonce en direct sur les écrans du monde entier la mort du plus jeune citoyen de la planète poignardé dans une rue de Bueno Aires. Il avait une vingtaine d’années, les conséquences d’une mystérieuse épidémie ayant rendu l’humanité stérile. Ancien militant devenu un fonctionnaire arriviste, Theo n’attend plus rien de ce monde depuis la mort de son jeune fils âgé de deux ans. La mère de son enfant refait pourtant son apparition : elle lui demande de l’aider à accomplir une mission essentielle pour la survie de l'humanité...

La technologie n’intéresse pas vraiment Alfonson Cuaron. Sa vision du futur ne s’embarrasse pas d’engins futuristes ou d’autres gadgets. Au contraire, le film s’inscrit dans un univers crédible parce que finalement très proche du notre. Il aborde ainsi de nombreuses problématiques contemporaines, fanatisme religieux, épidémies, dérèglements climatiques et montée en puissance de régimes autoritaires. L’Angleterre du film traque les clandestins et leurs complices. Déclarés ennemis, ils sont parqués dans ce qui ressemble à des camps de concentration.

Dans ce contexte, Theo risque gros en aidant une jeune femme enceinte à rejoindre un refuge. Le film pose très clairement la question de la survie de l’humanité dans un monde devenu fou. La fluidité de la mise en scène accentue l’urgence et le réalisme du film. Il culmine lors de l’attaque de la voiture et un scène de guérilla urbaine mémorable où les héros peuvent perdre la vie à tout moment. Mais Alfonson Cuaron ne peut embrasser totalement cette sombre vision. Et c’est dans un autre monde que s’endort Theo, un monde meilleur où les armes finissent par se taire écrasées par les cris d’un enfant.
J.H.D. 

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