'Shortbus' de John Cameron Mitchell - Cinéma

chroniques cinéma

Shortbus de John Cameron Mitchell

Avec : Sook-Yin Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, Pj DeBoy

Sofia est sexologue mais n’a jamais éprouvé le moindre plaisir. Au lit avec son mari Rob, elle simule. Elle reçoit dans son cabinet James et Jamie, un couple d’homosexuels en crise. Ils aimeraient accueillir un autre homme pour donner un nouvel élan à leur histoire mais ne parviennent pas à franchir le cap. Non loin de là, Severin, maîtresse sado-maso se désespère de trouver l’âme sœur…

Toutes ces frustrations se rejoignent au Shortbus, club underground new-yorkais où toutes les expériences sexuelles sont possibles. Après Hedwig & the angry inch, John Cameron Mitchell s’intéresse une nouvelle fois à des personnages hors normes, marginalisés par leur sexualité. Mais ce nouveau film s’inscrit dans une réalité plus morose, celle d’une ville New York, frappée en plein cœur le 11 Septembre 2001. Si le sexe fédère, c’est peut être parce qu’il reste le dernier espace de liberté, loin de toute question de sexe, de race, de religion ou d’argent. Libérée et assumée, la sexualité devient ici euphorique.

John Cameron Mitchell se permet ainsi quelques belles non simulées mais les premières séquences du film plombent d’entrée l’invitation par leur côté performance. Le cinéaste doit dès lors rebâtir une certaine relation de confiance avec le spectateur pour dépasser son voyeurisme. Pari osé, pari gagné sur le fil grâce à une galerie de personnages complexes et d'une rare générosité. Malgré quelques choix artistiques discutables (maquettes de New York incertaines, image granuleuse…), Shortbus s’impose comme une respiration bienvenue, un film qui donne envie d’aimer tout le monde.

J.H.D.

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