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Paprika de Satoshi Kon
Avec : avec les voix de Megumi Hayashibara, Torû Furaya, Kôichi Yamadra, Katsunosuke Hori

La science des rêves

Pas de limites. Une même scène se répète à l’infini dans le dernier long métrage de Satoshi Kon. Infiltré dans un cirque, l’inspecteur Kogawa et ses collègues tentent de piéger un assassin jusqu’à ce que la piste explose et que les policiers soient projetés d’un univers à l’autre jusqu’au couloir d’un hôtel où Kogawa assiste à la mort d’un inconnu.

Ce rêve obsède l’inspecteur. Aidé d’une jeune femme Paprika, il sonde son inconscient à la recherche du moindre indice. Une machine, la DC Mini mise au point par un groupe de psychothérapeutes permet en effet d’enregistrer les rêves et de les interprêter. Mais un mystérieux voleur s’empare de cette invention révolutionnaire et s’introduit dans les rêves des autres, peut être à la recherche de son propre inconscient perdu…

Deux intrigues policières mais l’une est peut être rêvée à moins qu’il s’agisse des deux ! Par le jeu du montage, Satoshi Kon brouille habilement les pistes, la réalité devenant rapidement le prolongement du rêve. D’ailleurs ses personnages n’agissent que dans cet univers de fantasmes qui est également le lieu de leurs investigations.

Le cinéaste excelle dans la conduite d’un récit complexe mais toujours intelligible. Il accompagne son public dans un déluge de couleurs et d’effets visuels de toute beauté, étonnant mélange de références cinématographiques et picturales, de visions oniriques et poétiques, à l’image de cette jeune femme papillon épinglée sur une table ou de la parade, motif récurrent où se mêlent les objets les plus divers dans une grande cohorte désordonnée.

Toute puissante, l’animation se permet tout car elle peut tout raconter. On est loin des minables bricolages d’un film comme la Science des rêves. Paprika se déploie dans l’espace avec une aisance insoupçonnée. Tout le monde rêve et tous les rêves se rejoignent dans une vaste communion collective. On l’appelle Cinéma et Satoshi Kon lui rend le plus beau des hommages.
J.H.D. 

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