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Le Film Décrypté : La Prisonnière du désert de John Ford
Avec : John Wayne, Jeffrey Hunter, Natalie Wood, Ward Bonds, Vera Miles

A poor lonesome cow-boy

De son film, John Ford disait volontiers qu’il s’agissait de l’histoire d’un homme seul, un homme incapable de trouver sa place dans une famille qu’il a abandonnée pour aller combattre dans les rangs des armées du Sud. La guerre de Sécession achevée et perdue, Ethan Edwards retourne dans son Texas natal où il retrouve la ferme familiale tenue par son frère Aaron. Après la disparition de quelques vaches sur une exploitation voisine, les hommes organisent une milice pour protéger les bêtes et arrêter les voleurs sans se rendre compte du piège qui leur a été tendu par une tribu Comanche. Les indiens les ont attirés loin de leurs terres pour mieux attaquer leurs fermes. Ethan réalise trop tard son erreur et quand il retourne chez son frère, il ne reste plus que des ruines calcinées de leur maison. Les indiens ont massacré toute la famille mais enlevé ses deux nièces Lucy et Déborah. Furieux, Ethan se lance à leur poursuite, bien décidé à retrouver les fillettes coûte que coûte…

La Prisonnière du désert marque une date importante dans l’histoire du western. John Ford joue en effet avec l’image de son acteur fétiche, John Wayne et la figure du héros solitaire et courageux ne ressort pas indemne de ce western mythique, tourné dans les paysages grandioses de Monument Valley. A travers le face-à-face entre Martin et Ethan, John Ford pose les questions de la filiation et de l’identité. Pourquoi Ethan poursuit il les Comanches ? Pour sauver Déborah ? Martin, le jeune cow-boy qui l’accompagne redoute que ce dernier ne tue la petite fille dans un accès de rage. En effet, il ne supporterait pas de la voir devenue une indienne.

Obsédé par les liens du sang, ceux d’une famille à laquelle il n’appartient pas vraiment, Ethan erre dans le désert mu par une terrible soif de vengeance. Il se voit obligé de collaborer avec un jeune homme qu’il n’a jamais considéré comme un proche en raison du sang indien qui coule dans ses veines. Le reste de sa famille avait pourtant adopté ce garçon découvert par Ethan dans un camp indien après une terrible bataille. Entre les deux hommes se noue une relation ambiguë où se mêlent méfiance et admiration. Martin écoute les conseils du héros de la guerre de Sécession, Ethan finit par apprécier le courage de son jeune compagnon.

Ces deux hommes affrontent un ennemi sournois et impitoyable dont les enfants ont été tués par les blancs. Les Comanches enterrent leurs morts mais n’ont pas peur qu’on les découvre, qu’on les poursuive. Ils ne craignent plus les blancs. John Ford signe ainsi de superbes scènes de charge où la furie des Comanches se déchaîne. Les lignes indiennes occupent progressivement l’espace pour encercler puis attaquer les cow-boys. John Ford utilise différents degrés de narration pour casser la linéarité de son récit et introduire quelques intermèdes de comédie où Vera Miles exprime son dépit de jeune femme de l’Ouest négligée par son prétendant. La tension reste néanmoins palpable jusqu’au final superbe où le personnage interprété par John Wayne se montre sous son vrai visage. Après de nombreuses années d’errance dans les plaines, l’homme a enfin retrouvé son âme et la paix dans son cœur.
J.H.D. 

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