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Battle Royale de Kinji Fukasaku
Avec : Takeshi Beat Kitano, Tatsuya Fujiwara, Aki Maeda, Taro Yamamoto, Masanobu Ando, Kou Shibasaki
Dans un futur proche, la société japonaise ne parvient plus à juguler la violence d’une jeunesse toujours plus désorientée. Les autorités instaurent alors un jeu intitulé Loi de réforme de l’éducation pour le nouveau siècle. Tous les ans, le ministère sélectionne une classe d’élèves de troisième qui se retrouvent acheminés sur une île déserte. Là, les adolescents doivent alors s’entretuer jusqu’au dernier, et en cas de refus, le collier que chacun porte autour du cou leur fait exploser la tête…

Japon, année 0

Battle Royale constate l’échec cuisant du système japonais d’après guerre. Au sortir d’un conflit traumatisant, les autorités vantèrent le dévouement et le don total de sa personne à des fins économiques. Les individus se sacrifiaient au profit de la collectivité en plein redressement mais au fil du temps, et avec l’apparition de la crise économique, les autorités ont fini par ériger la compétition en principe fondateur de la société, ce qui a pour effet négatif de rendre, par frustration, une partie toujours plus croissante des individus extrêmement agressive.

Requiem des innocents

Finji Fukasaku poursuit le raisonnement jusqu’à l’extrême. Il ne s’agit pas vraiment de contrôler la violence des jeunes mais de faire d’eux des hommes en flattant leur instinct de survie. Le film s’accompagne donc d’une violence rarement vu sur grand écran, un véritable jeu de massacre cynique où les jeunes règlent leur compte par tous les moyens et où les morts sont soigneusement comptés comme dans un jeu vidéo. Finji Fukasaku n’hésite d’ailleurs pas à parodier les sitcoms pour adolescents avec un humour noir et un mauvais goût plutôt salvateur au risque d’offusquer les âmes bien pensantes ce dont se moque éperdument le réalisateur. Au delà d’une radiographie de la société japonaise, il s’agit en outre d’un pamphlet politique adressé aux médias (difficile de ne pas penser à la Real Tv…) et à ceux qui inconsciemment font leur jeu.

Bien sûr la mise en scène n’est pas exempte de quelques défauts (Kitano mal dirigé surjoue, répétitions de certains motif…), mais il serait dommage de passer à côté de cette macabre variation autour des 1O petits nègres qui ne laissera aucun spectateur indifférent…
J.H.D. 

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