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Les 3 vies de Rita Vogt de Volker Schlöndorff
Avec : Bibiana Beglau, Nadja Uhl, Martin Wuttke, Jenny Schilly
Sur les traces de la bande à Baader, Rita Vogt et sa bande terrorisent la R.F.A. des années 70. Bientôt recherchée par toutes les polices d’Europe occidentale, elle doit se résigner à passer en R.D.A. où les autorités lui proposent de refaire sa vie en lui fournissant de faux papiers et une nouvelle identité. Participant ainsi à la révolution socialiste, elle se lie d’amitié avec Tatjana, une de ses collègues ouvrière. Mais, son passé ressurgit…

Le principal reproche que l’on peut faire à Volker Schlöndorff, c’est son parti pris idéologique. Le réalisateur du Tambour (d’après Gunter Grass) fait de Rita Vogt, une grande et humaniste héroïne, chantre de la révolution socialiste alors qu’elle n’est finalement qu’un vulgaire assassin dont les mobiles et les actions demeurent assez odieux (la scène du policier à Paris…). C’est paradoxalement aussi ce qui fait la force de ce film puisque le réalisateur réussit, en fin de compte, à nous la rendre plutôt sympathique. En effet, Schlöndorff en se focalisant sur Rita Vogt, met en avant les avanies du système Est-allemand (écoutes systématiques, détentions arbitraires, mensonges). Ce n’est pas « le bonheur de la classe ouvrière » que va découvrir Rita Vogt mais un monde qui reste finalement très proche de celui qu’elle a attaqué : le réalisateur décrit avec beaucoup de justesse des allemands de l’est, conscients de leur condition, qui ne se préoccupent que de leur train-train quotidien et surtout qui se comportent à l’égard de la terroriste de la même manière que leurs compatriotes ouest-allemands. Il est très pertinent de constater qu’ils ne sont l’exacte opposé de Rita Vogt :ils ne manifestent pas de sympathie particulière pour le parti et rêvent tous de quitter la R.D.A. pour la R .F.A..

Dès lors, le dénouement s’inscrit dans cette même logique car finalement malgré ses penchants idéologiques, Schlöndorff semble surtout montrer que la violence est inutile. Servie par une Bibiana Beglau excellente, passionnant par rapport à ce qu’il décrit de la société allemande (même si le réalisateur aurait pu s’attarder plus sur la réunification), Les trois vies de Rita Vogt s’impose malgré quelques travers idéologiques comme un très grand film.

J.H.D. 

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