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Les Messagers du vent de John Woo
Avec : Nicolas Cage, Adam Beach, Christian Slater, Peter Stormare, Roger Willie, Frances O’Connor
La guerre des braves.

Pendant la bataille du Pacifique, l’armée américaine utilise le langage des indiens navajo pour transmettre des messages radio codés inviolables par les japonais. Vétéran traumatisé par une précédente bataille au cours de laquelle, il a perdu l’usage d’une oreille, Joe Enders accepte une terrible mission. Il doit escorter un soldat navajo sur les sentiers de la guerre et empêcher par tous les moyens que le code tombe entre les mains des japonais quitte à sacrifier son compagnon d’armes. Joe rencontre Ben Yahzee mais les présentations restent de courtes durée : les deux hommes sont envoyés sur l’île japonaise de Saipan où la bataille fait rage…

Les Messagers du vent vient confirmer définitivement le talent de John Woo. Malgré les conventions du film de guerre, le réalisateur traite toujours de ses sujets de prédilection comme la quête d’identité et surtout du double. A l’image de l’équipe formé d’un marine et de son « cotalker », tout est dual dans ce film atypique, mais c’est surtout la figure composée par Nicolas Cage qui traduit le mieux à l’écran cette ambivalence. Sa froideur à l’égard de son compagnon d’armes souligne le malaise inhérent à sa mission, sa peur de tisser des liens avec une personne qu’il pourrait être amené à tuer. John Woo dirige alors un Nicolas Cage époustouflant parce qu’il doit brider en permanence ses sentiments dans ce personnage de vétéran brisé par l’horreur.

Cette horreur, le réalisateur l’orchestre avec un réalisme poussé, une violence souvent crue qui prend à la gorge le spectateur dès les premières minutes. Plus que jamais, l’usage du ralenti renvoie à Sam Peckinpah, dont John Woo se montre un des dignes héritiers par sa représentation de la violence à l’écran. Mais, il renonce au nihilisme de l’auteur de la Horde Sauvage pour livrer une œuvre profondemment humaniste. Il ne s’agit absolument pas du film patriotique tant redouté mais d’une œuvre qui stigmatise les absurdités de la guerre. John Woo est grand et ses messager du vent filent déjà vers la postérité.
J.H.D. 

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