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Minority Report de Steven Spielberg
Avec : Tom Cruise, Max Von Sydow, Colin Farrell, Samantha Morton, Lois Smith, Peter Stormare
Personne n’est parfait.

La Science Fiction donne déjà depuis des décennies l’illustration d’un futur sombre où les progrès techniques oeuvrent à l’asservissement de l’homme et non à son épanouissement. Minority Report dépeint ainsi à partir d’une nouvelle de Philip K. Dick la peinture d’un monde futuriste à l’étouffant déterminisme politique.

Washington 2054. Le programme de détection/prévention des homicides, Precrime permet aux autorités de juguler la criminalité par la visualisation à l’avance des meurtres grâce aux visions de trois étranges devins, les Pre-Cogs. A la tête de ces forces d’interventions, John Anderton, rongé par la mort de son fils, défend ce système efficace malgré les pressions du gouvernement qui entend prévenir les dérives du programme et qui envoie l’agent Danny Witwer pour enquêter. Mais bientôt, les Pre-Cogs visualisent un meurtre commis par le chef de la brigade. John Anderton doit fuir et démêler les fils de son passé comme de son futur…

La société de Total recall reposait sur un rêve, celui d’individus conditionnés, celle de Minority Report repose sur une sécurité illusoire. Dans les deux cas, l’enjeu est truqué car prévoir les crimes n’empêche nullement les gens d’y songer. Dans nos sociétés toujours plus sécuritaires, Minority Report trouve ainsi une résonance encore plus forte en opposant à de futurs coupables des coupables inavouables. A un encadrement de plus en plus accru d’une société parfaite où le crime aurait été éradiqué, le film de Spielberg oppose le libre arbitre des individus et leurs faiblesses.

Bénéficiant de moyens considérables, Steven Spielberg livre un de ses meilleurs films. Le film témoigne d’une véritable maîtrise des éléments narratifs, (la représentation du futur très crédible, le suspens, les différentes intrigues…) et contrairement à Vanilla Sky, le point de vue du metteur en scène l’emporte sur celui de Tom Cruise. Par contre, le réalisateur semble éprouver de plus en plus de mal à s’assumer en tant que figure emblématique de l’entertainment américain d’où la tentation de chercher à imiter certains réalisateurs, notamment Kubrick, ce qui se traduit par quelques séquences ratées (celle trop décalée avec Peter Stormare) ainsi qu’une photographie sur éclairée lors de certaines scènes. En dépit de ce maniérisme inutile, Spielberg signe un de ses meilleurs films, en même temps, l’un de ses plus ambitieux et envoûtant.
J.H.D. 

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