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Insomnia de Christopher Nolan
Avec : Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank, Maura Tierney, Martin Donavan
Quand l’exercice de style devient jubilatoire.

Will Dormer, flic à la criminelle de Los Angeles est envoyé avec son co-équipier dans une bourgade au fin fond de l’Alaska pour enquêter sur un homicide. Will est un policier brillant et il tend un piège à l’assassin… Mais c’est un fiasco, le tueur s’échappe, et Will tue (par accident ?) son co-équipier et il maquille son forfait pour faire accuser le fuyard. Le flic se retrouve perdu au beau milieu de l’Alaska avec ses problèmes, un homicide sur les bras, une insomnie carabinée, une jeune fliquette du coin tentant de comprendre les faits qui ont entraîné la mort du co-équipier et le fameux tueur prétendant vouloir l’aider …

Remake du film éponyme norvégien de Erik Skjoldbjærg que je n’ai malheureusement pas vu, Insomnia est malgré tout imprégné de la patte de Christopher Nolan. En effet, on y retrouve sa virtuosité pour mettre en scène l’égarement, l’avancée à l’aveuglette d’un homme perturbé comme dans son Mémento, son précédent opus. Mais il rend ce film encore plus passionnant quand il s’intéresse avec tact sur l’ambiguïté de la morale ainsi que sur la culpabilité. Bref il réussit à se réapproprier un film et à apporter un œil neuf sur un genre qui a été balisé par des décennies, le polar.

La force d’Insomnia vient d’un dosage d’ingrédients frisant la perfection ; de ce dosage résulte une ambiance rare et prenante qui permet au spectateur de s’immerger totalement dans le film (Insomnia est sur ce plan semblable à Exotica d’Atom Egoyan).

Quelles sont les composantes de cette ambiance ? Tout d’abord le plus évident : les décors extérieurs d’une exceptionnelle beauté sont tout à la fois le reflet inversé des intérieurs sombres et cassés par le montage à l’image de Will Dormer. La mise en scène ensuite ne donne jamais dans l’effet gratuit et facile comme cette scène de tête à queue pleine de sens et belle à pleurer. Enfin Al Pacino endosse son plus beau rôle de flic (et il en a eu beaucoup), il exprime avec nuance et brio le tourment qui envahit peu à peu son personnage à mesure que le fatigue le ronge, Robin Williams prouve avec ce rôle à contre emploi qu’il peut être encore très bon. Mais la cerise sur le gâteau reste le développement des seconds rôles féminins qui sont un peu les 2 visages de Will Dormer , Maura Tierney, le côté sombre, a fait consciemment de l’Alaska son purgatoire, Hilary Swank, le côté lumineux, est la disciple par correspondance de Will et prendra toute son importance à la fin du film. Le simple fait de donner une telle profondeur à ces 2 personnages souligne la force du film.
J.F. 

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