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Les Lundis au soleil de Fernando Leon de Aranoa
Avec : Javier Bardem, Serge Riaboukine, Luis Tosar, José Angel Egido, Nieve de Medina.
Still Alive

Bien que bardé de récompenses à la dernière cérémonie des Goya (l'équivalent espagnol des César), Les Lundis au soleil débarque en France discrètement en comparaison, par exemple, du film qu'il a laminé lors de la même cérémonie et qui avait bénéficié d'un lancement impressionnant, ie Parle avec elle. Mais cette discrétion ne signifie nullement que le film est inintéressant ou que son succès en Espagne est injustifié.

Les Lundis… relate la vie de Santa (Javier Bardem toujours excellent et démontrant film après film la variété de son jeu) et de ses amis qui ont vu leur vie s'arrêter brutalement il y 5 ans de cela, le jour où le chantier naval a fermé. Depuis la vie n'est plus qu'humiliation et chacun essaye de tenir comme il peut. Tout devient rapidement une épreuve insurmontable, demander un prêt à un banquier, candidater à un nouvel emploi… Dans cette ambiance morose, il ne reste plus que l'orgueil de ces hommes qui leur permet de conserver une fragile dignité. Sous leurs airs de Full Monty dépressifs, les protagonistes des Lundis… trouvent encore des raisons d'y croire comme le sourire d'une femme ou un match de foot regardé à la dérobée.

Vrai film social rappelant les œuvres de Ken Loach avec moins de rage tout de même, le film de Fernando Leon de Aranoa fait preuve d'une vraie tendresse pour ses personnages qui n'existent que parce qu'ils sont encore unis devant l'adversité. "L'union fait la force" pourrait-on dire pour résumer les enjeux de ce film et effectivement Santa se révolte constamment contre l'individualisme de la société actuelle. A cette réflexion critique de la société actuelle s'ajoute, heureusement, des moments de franche comédie (cf la fable la cigale et la fourmi racontée par Javier Bardem) dédramatiser le propos du réalisateur.

Film consensuel, Les lundis ne prend aucun risque et se déroule tranquillement, à son rythme. Sans passer un mauvais moment, le spectateur pourra presque espérer passer quelques moments savoureux. Sans débat ni passion, c'est le minimum. Les Lundis… film discret, c'est normal puisqu'il traite de l'exclusion, de ceux qui sont au chômage sans espoir de réinsertion, en voie de désocialisation, de ceux qu'on ne voit pas. Espérons juste pour lui que ce film ne connaîtra pas le destin de ses héros, oubliés de tous, sans espoir de réinsertion.
G.P.L. 

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