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Il est plus facile pour un chameau... de Valeria Bruni-Tedeschi
Avec : Valeria Bruni-Tedeschi, Chiara Mastroianni, Jean-Hugues Anglade, Emmanuelle Devos, Denis Podalydès
L’argent ne fait pas le bonheur.

Ce titre étrange évoque un passage de la Bible, les difficultés des personnes riches à atteindre le paradis, point de départ d’un premier film français étrange, poètique et réussi.

A bientôt 35 ans, Federica dresse le bilan d’une vie hantée par différentes névroses. Tout d’abord, elle ne supporte pas ses origines, un milieu extrêmement favorisé qui tranche avec celui de son compagnon, fils d’ouvriers idéaliste dont elle essuie les reproches. Ensuite, il y a cet ancien amant qui s’invite de nouveau dans sa vie mais pire que tout, ses démêlés avec sa famille, la maladie de son père et sa sœur qui lui reproche son mode de vie et surtout d’avoir été la préférée de papa…

Autobiographie largement fantasmée, le premier film de Valeria Bruni Tedeschi se construit autour d’un fragile équilibre entre comédie, drame et surréalisme. Il est plus facile pour un chameau... joue en effet la carte de la distanciation poètique à partir de la vie tumultueuse de l’actrice-réalisatrice. La mise en scène impose au récit de nombreuses disgressions afin de mieux briser le déterminisme social pesant sur Federica, celui d’une petite fille riche italienne exilée en France à la suite de menaces des Brigades Rouges.

Si le film donne l’impression de se chercher, il ne tourne pas en rond. En pleine quête d’identité, Valeria Bruni Tedeschi, actrice-réalisatrice mais aussi femme-enfant, s’interroge sur son passé et sur son avenir d’artiste. Elle aborde ses liens avec sa famille, sa sœur névrosée, les reproches de sa mère mais le film tend vers quelque chose de plus fort, l’évocation du décès de son père. Tous les artifices déployés ici ne servent qu’à masquer une cruelle réalité, la mort d’un être aimé. Ainsi lors d’une scène particulièrement émouvante, Federica joue à la trapèziste dans la chambre de son père malade, déclenchant leurs rires mutuels. S’élever, et s’envoler, tels sont les mots d’ordres de ce cinéma à la fois grave et fantaisiste mais dans lequel rien n’est jamais vain ou décoratif.
J.H.D. 

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