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Dogville de Lars von Trier
Avec : Nicole Kidman, Paul Bettany, Patricia Clarkson, Jeremy Davies, Stellan Skarsgard, Siobhan Fallon
Trois ans après la palme d’or de Dancer in the dark, Lars von Trier revient à Cannes avec Dogville, un nouveau fim très ambitieux, une nouvelle expérience radicale pour un cinéaste qui n’en finit pas de se remettre en question.

Au premier abord, le film surprend par l’absence de décors. Ce procédé original vise à focaliser l’atttention des spectateurs sur les personnages, tout en accentuant le sentiment d’oppression de cet univers, l’impression que les personnages s’espionnent en permanence.

La petite communauté imaginée par Lars von Trier ne ressembe en rien à un paradis. On ne quitte pas aussi facilement Dogville, petite ville perdue dans les Rocheuses et Grace l‘héroïne du film en fait l’amère expérience. Poursuivie par des gangsters, la jeune femme trouve refuge parmi les habitants de la ville et accepte de les aider dans leurs tâches quotidiennes afin de se faire accepter. Les semaines passent, la police enquête sur la disparition de Grace et le doute s’installe dans l’esprit des habitants de Dogville. Leur comportement se modifie progressivement au grand desespoir de la jeune femme désormais humiliée par l’ensemble de la communauté…

Le film perd malheureusement toute sa force tant le réalisateur retombe dans ses travers habituels. Lars von Trier joue de nouveau avec le thème du sacrifice féminin au service d’une idéologie des plus réactionnaires, où la femme subit les pires humiliations et résignée, semble s’en satisfaire. Dogville bascule alors dans le grotesque, les performances des acteurs ne suffisent plus à masquer l’indigence du dispositif narratif : si on accepte facilement l’absence des décors, on ne peut s’empêcher de réduire la mise en scène à du théâtre filmé.

Lars von Trier sauve pourtant la face au terme d’une scène finale haletante quoique prévisible. Profondemment nihiliste, Dogville surprend par la noirceur de son propos et se fait l’écho d’un cinéaste désespéré par l’ignorance qui ravage le monde. Que l’on aime ou que l’on déteste, une expérience de cinéma que l’on oublie pas.
J.H.D. 

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