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Confessions d'un homme dangereux de George Clooney
Avec : Sam Rockwell, George Clooney, Drew Barrymore, Julia Roberts, Rutger Hauer
Le grand brun avec une chaussure blanche

Vous avez toujours rêvé de devenir un agent de la CIA ?C'est votre chance, elle recherche des sicaires. Pour être embauché vous devez juste "avoir le profil". C'est à peu près en ces termes que George Clooney s'adresse à Chuck Barris (Sam Rockwell), jeune créateur d'émissions télévisées sans le sou, qui pourra, en acceptant les missions qui lui sont confiées, arrondir ses fins de mois.

Tiré par les cheveux le scénario? Pourtant tout serait vrai si on en croit l'autobiographie de Chuck Barris dotée du titre éponyme. Alors affabulation ? Réalité ? George Clooney pour sa première réalisation confronte les points de vue un peu à la manière de Jacques Audiard dans Un héros très discret, même si dans Confessions of a dangerous mind, il ne joue pas réellement sur cette ambiguïté. Et au contraire, l'alternance des points de vue plutôt à son propos puisqu'elle contribue à fragmenter encore plus un film qui n'en a pas besoin, laissant l'impression d'une succession de vignettes sans liant entre elles. En effet, le film se déroule sur 25 ans ce qui incite Clooney à se focaliser sur les moments importants de l'existence de Chuck Barris supprimant en retour tous les temps morts qui font qu'une vie est bien plus qu'une collection de moments forts et qui auraient précisément crédibilisé le propos de Confessions of a dangerous mind.

Cette faiblesse structurelle déséquilibre tout le film malgré les efforts de l'ensemble des acteurs (tous les copains de Georges sont là, de Julia Roberts à Brad Pitt). On aurait aimé un meilleur équilibre entre la vie personnelle/ émissions télévisées/ activité d'espion. Et si le film va crescendo vers l'inévitable crise de paranoïa aiguë que Barris connaîtra, Georges Clooney en fait des tonnes à la réalisation, en multipliant les effets de caméra comme s'il avait peur de laisser respirer son film et qu'il lui fallait à tout prix se rassurer sur ses qualités de metteur en scène.

Empruntant à la fois au film d'espionnage et à la comédie romantique, Confessions of a dangerous mind rappelle également Forrest Gump dans son balayage systématique des années 60 et 70 et dans l'usage abondant des standards du rock pour accompagner cette évolution. Si certaines scènes sont brillantes (cf les deux scènes où l'instructeur de l'armée intervient), Confessions est trop inégal pour vraiment enthousiasmer. Après un tel film, si Clooney veut être absout par les spectateurs, ses prochaines confessions devront être autrement plus convaincantes.
G.P.L. 

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