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La Secrétaire de Steven Shainberg
Avec : James Spader, Maggie Gyllenhaal, Lesley Ann Warren, Jeremy Davies, Patrick Bauchau
Fais moi mal !

Avec une affiche aussi racoleuse (NDA : le postérieur d'une femme penché en avant) et un slogan pour le moins équivoque (NDA : "assumez votre position"), le marketing du film était en total décalage avec le film. En effet vendre un film sur les relations sado-maso d'une secrétaire et de son patron étant sûrement beaucoup plus difficile que de vendre une comédie graveleuse sur la "promotion canapé", les éminences du marketing ont décidé de se positionner sur un créneau "légèrement" biaisé.

Lee Holloway, (Maggie Gyllenhaal ) sort de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle avait été internée à cause de ses pulsions auto-mutilatrice, et décide de devenir secrétaire. Après une rapide formation elle est embauchée par un avocat, E. Edward Grey (James Spader) avec qui elle noue progressivement des relations sado-masochistes.

Steven Shainberg, réalisateur/scénariste a visiblement été confronté à l'épineuse question de savoir comment faire un happy end entre des gens qui aiment se faire mal et à opté pour la trame love story (découverte de l'amour et de sentiments nouveaux, exaltation paroxystique puis rejet d'un des amants par l'autre avant que finalement les deux amants ne se réunisse après une épreuve ultime qui démontrera la force de leur amour devant l'adversité), schéma ultra classique et quasi indépassable (cf Roméo et Juliette). Tout en respectant cette trame, Shainberg a essayé d'y imbriquer les éléments d'une relation SM ce qui aboutit à une fin absolument ridicule où Lee Holloway pour prouver la force de son amour à Mr Grey décide de rester aussi longtemps qu'il le faudra, immobile, en appui sur le bureau de Mr Grey jusqu'à ce que ce dernier vienne lui donner l'ordre de bouger !

Même dans ce qui est supposé être la force du film, la description des sentiments unissant Lee et Mr Grey, il est à regretter que la Secrétaire ne donne pas lieu à une analyse plus subtile et plus approfondie et se contente seulement d'effleurer la complexité des relations des protagonistes.

Pour une analyse convaincante de l'amour qui fait mal, mieux vaut (re)visionner l'Empire des sens et Fantasmes et laisser poliment La secrétaire derrière son bureau. Ce film est déconseillé à tous les spectateurs autres que ceux adeptes du sado-masochisme qui eux seuls trouveront un vrai plaisir à s'infliger la vision de la Secrétaire.
G.P.L. 

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