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Abîmes de David Twohy
Avec : Bruce Greenwood, Matthew Davis, Olivia Williams, Scott Foley, Holt McCallany
Au fond du trou

Un sous-marin, des évènements bizarres, la guerre, un plus qu'honnête Pitch Black réalisé en 2000 par David Twohy, voilà autant d'éléments qui pouvaient faire d'Abîmes un film intéressant si ce n'est prometteur. Malheureusement David Twohy , n'a pas réussi à accoucher d'un film à la hauteur de son pitch et Abîmes ne parvient jamais à présenté une vision personnelle et innovante.

Visiblement, Twohy avait bien étudié son sujet, le film de sous-marins et le film de maison hanté. Mais certains choix de mise en scène apparaissent trop artificiel pour s'inscrire dans la logique du récit : l'utilisation appuyée du hors-champ (par exemple lors de l'explosion) n'apparaît pas indispensable, lorsque la caméra suit les marins dans les coursives du sous-marin au gré des différentes rencontres une impression de lourdeur se dégage à l'écran là où précisément la caméra doit faire preuve de légèreté.

Twohy semble être demeuré prisonnier de son Pitch Black. En fin de compte, il reprend le thème de la communauté en danger (des créatures extra-terrestres dans ce dernier, un fantôme dans Abîmes) avec des personnages aux profils psychologiques assez semblables dans les deux films.

Si certains verront dans cette volonté de refaire le même film sous un angle différent, la marque d'un auteur, en l'espèce le spectateur a plutôt l'impression d'assister à une succession de clichés (cf le sous-marinier barbu mystique, le costaud, le jeune brillant sous-marinier) rehaussée d'une dose de cynisme (un personnage du film émet l'hypothèse que tous l'équipage est en réalité déjà mort et que le sous-marin est un sous-marin fantôme) propre au cinéma fantastique actuel (merci Scream) pour faire bonne figure. Même le scénario ne parvient pas, et à regret, à dépasser le niveau de la Maison de l'horreur, alors qu'un sous-marin se prête à merveille (et pour cause) au huis-clos et aux faces à faces tendus.

A la décharge de Twohy, il faut toutefois reconnaître qu'il n'est pas seul responsable de cet échec. Un casting indigent lui a été imposé et ni la présence de Miramax à la production ni celle de Aronofsky (le conceptuel Pi et l'escroquerie intellectuelle de Requiem for a dream) crédité comme co-scénariste ne sont rassurantes. Dans ce naufrage, ne surnage que la reconstitution du sous-marin qui elle est une grande réussite et mérite un coup de chapeau. Pour le reste ce film touche le fond.
G.P.L. 

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