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Narc de Joe Carnahan
Avec : Ray Liotta, Jason Patric, Chi McBride, Busta Rhymes
On savait depuis longtemps que les bons films ne se trouvaient pas forcément là où on le croyait. Ce que l'on avait oublié en revanche, c'est que des réalisateurs savaient encore réaliser des polars mordants et efficaces.

Pourtant à la lecture du synopsis de Narc, le spectateur peut légitimement se dire qu'il a fait le tour de la question : deux flics, Nick Tellis, suspendu suite à une bavure, et Henry Oak, flic aux méthodes douteuses, sont associés pour élucider le décès d'un de leur collègue Michael Calvess.

Avec une telle intrigue il ne faut pas s'étonner d'apprendre que le film est resté sur les étagères de son distributeur français depuis le festival de Cognac 2002. Mais il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'avec une telle qualité d'interprétation et de mise en scène Narc avait toute les qualités pour sortir du lot communs des polars sans envergure dont les spectateurs sont plus qu'abreuvés.

Ainsi le casting est remarquable. Ray Liotta, sans qui le film n'aurait jamais obtenu les financements nécessaires, est habité par son personnage de flic brutal et psychologiquement instable. Jason Patric n'est probablement jamais parvenu à exprimer mieux la complexité d'un personnage tiraillé par son job, sa famille et ses démons intérieurs que dans ce film. Leurs jeux croisés atteignent une densité d'autant plus remarquable qu'elle est inattendue.

La mise en scène est d'une grande richesse. Le réalisateur Joe Carnahan a su insuffler à la fois une réalité clinique à son film dans un environnement urbain sans concession, sans oublier de transmettre une forte quantité d'émotion et d'analyse psychologique. A cet égard la visite de Nick Tellis à la veuve de Michael Calvess est très significative de l'équilibre qu'a trouvé Carnahan entre toutes les composantes de son scénario.

Le traitement de l'intrigue est sobre et efficace. Cette combinaison d'éléments narratifs parfaitement mis en scène entraîne les spectateurs dans un voyage passionnant au sein de la police de Detroit. L'extrême réalisme dans lequel est nimbé Narc a d'ailleurs permis au film de recevoir le prix du réalisme policier délivré par un jury composé de policiers lors du festival de Cognac 2002. Cette oeuvre est assurément l'une des œuvres les plus solides et talentueuses de l'année. Narc a clairement endossé les uniformes laissés vacants par French connection et Serpico et son réalisateur est au seuil d'une carrière prometteuse.
G.P.L. 

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