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Mystic River de Clint Eastwood
Avec : Sean Penn, Kevin Bacon, Tim Robbins, Eli Wallach, Tom Guiry
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Depuis sa barque, Clint Eastwood continue son paisible voyage sur les eaux hollywoodiennes. Disposant du blanc-seing de la Warner Bros pour "services rendus", Clint Eastwood approfondit, après Créance de sang, sa collaboration avec Brian Helgeland... Cette fois-ci, le fruit de leur collaboration, Mystic River, abordent un thème d'une douloureuse actualité : l'enfance violée. Eastwood réalisateur s'est entouré d'un casting de premier plan avec les présences de Kevin Bacon, Tim Robbins, Sean Penn et Laurence Fishburne pour réaliser un film de premier ordre dans sa déjà remarquable filmographie.

Jimmy Markum, Sean Devine et Dave Boyle sont trois amis d'enfance, ce dernier, le plus fragile de la bande, est kidnappé, séquestré et violé par deux pédophiles. Des années plus tard, les trois enfants sont devenus des hommes et ont empruntés des routes diffénretes. Jimmy (Sean Penn) après quelques années de prison et le décès de sa première épouse, élève ses trois filles et possède une épicerie, Dave (Tim Robbins) a tant bien que mal réussi à se reconstruire et Sean (Kevin Bacon) concilie difficilement sa vie de couple et son travail de policier.

Alors qu'un drame les avait séparés dans leur enfance, un nouveau drame va cette fois-ci les rapprocher : le meurtre de la fille aînée de Jimmy âgée de 19 ans. Eastwood se sert de cette trame pour se livrer une nouvelle fois à une analyse pointilliste des sentiments humains. Ainsi, la scène où Jimmy et Dave se retrouvent pour partager leur émotion après l'enterrement de la fille de Jimmy, alors que tout accuse Dave du meurtre de celle-ci est d'une densité particulièrement éprouvante.

Rien n'est laissé au hasard : la description des tristes conditions de vie de la population ouvrière (grande absente du cinéma américain actuelle), la douleur d'un père, les démons intérieurs d'un homme violé dans son enfance, etc. Pour servir son propos, Eastwood dispose d'un luxe inouï dans le cinéma actuel : le temps. Le temps d'installer son intrigue, le temps de présenter et de familiariser ses personnages, le temps de raconter une histoire, en un mot, le temps de faire un bon film. Dans son style, bien identifiable, avec ses amples mouvements de caméra, Eastwood réalise un film d'une grande sensibilité, s'appuyant sur le solide scénario de Helgeland et doté de quelques plans magnifiques (cf la juxtaposition des deux plans où Dave est emporté à l'arrière d'une voiture et se retourne). Si la beauté de Mystic River est de ces beautés difficiles, qui ne se dévoile que progressivement aux spectateurs, une fois mise à jour, elle continue longtemps de hanter les esprits. C'est cela aussi le sortilège de la "mystic river".
G.P.L. 

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