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Dancer in the Dark de Lars von Trier
Avec : Björk, Peter Stormare, Catherine Deneuve, David Morse
Il y a des moments qui marquent toute une vie de cinéphile et je pense que je vais me rappeler toute ma vie de cette séance de Dancer in the Dark : cette introduction très visuelle*, tous les réactions des gens dans la salle, ceux qui sanglotent à chaudes larmes ou ceux, muets, encore sous le choc de ce qu’ils ont vu…

Ce film raconte l’histoire de Selma, jeune immigrée tchèque dans les Etats Unis de l’après guerre. Cette dernière travaille très dur pour pouvoir payer à son fils l’opération qui lui permettra de ne pas devenir aveugle. Car Selma souffre d’un mal héréditaire qui la condamne à court terme à la cécité…

A partir de ce point de départ, déjà pas très gai, Lars Van Trier réalise un mélodrame poignant mais aux ficelles très grosses. A certains éléments très prévisibles, il faut ajouter de très lourdes scènes susceptibles d’émouvoir le public car le réalisateur se permet tout :il étire certaines séquences, insiste bien sur la candeur et le lourd handicap de son héroïne ou sur l’hypocrisie de certains protagonistes (il propose une vision très manichéenne de la société). Surtout, il développe une idéologie très douteuse à la fin du film : Lars Van Trier met en avant l’absurde sacrifice de son héroïne pour son fils en abusant d’une très lourde métaphore religieuse. En conséquence, tous les spectateurs ne seront pas tous émus par ce qu’il faut bien admettre que Lars Van Trier atteint par moments des sommets dans le grotesque.

En fait, le principal intérêt du film, c’est Björk : sa prestation rachète largement la mise en scène. Le fait qu’elle puisse trouver un échappatoire dans les comédies musicales à ses problèmes est une idée peu originale mais très bien exploitée : Les ballets sont bien mis en image et bien associés à la musique de l’artiste islandaise (même si certains s’intègrent mal à l’intrigue). En fait, Selma utilise les sons qui l’environnent pour créer un univers où sa douleur disparaît. A cet égard, la plus belle scène du film est celle où Brenda tape des pieds par terre pour redonner un élan vital à Selma. Evidemment, ensuite, Lars Van Trier part dans un délire mystique qui vient créer un désastreux contrepoids…

Néanmoins, Dancer in the Dark constitue une expérience cinématographique unique. Même si l’on court le risque d’être déçu, c’est une expérience qui mérite d’être vécue.


*Après un écran qui rappelle les récompenses obtenus à Cannes par le film, la lumière est rallumée dans la salle, l’écran devient gris et une musique se laisse écouter pendant cinq minutes. Par ce procédé, Lars Van Trier rend hommage aux films musicaux que Björk et Catherine Deneuve vont voir au cinéma. En effet, ces films commençaient par le même type de musique.

J.H.D. 

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