'A tout de suite' de Benoît Jacquot - Cinéma

chroniques cinéma

A tout de suite de Benoît Jacquot

Avec : Isild Le Besco, Ouassini Embarek, Nicolas Duvauchelle, Laurence Cordier, Emmanuelle Bercot

Un simple regard suffit parfois à changer le cours d’une une vie. Il devient son amant, elle le cache chez elle un soir où il commis l’irréparable, le braquage d’une banque qui a mal tourné. Dès lors, le destin de cette jeune fille bourgeoise se confond avec celui de ce jeune voyou. Elle le suit par amour en Espagne et jusqu’au Maroc, son pays natal…

Inspiré d’une histoire vraie, A tout de suite se fait le récit d’une cavale sans issue. Dans une première partie, le film marche sur les traces de certains grands films américains sur une jeunesse désespérée, évoquant Nicholas Ray et la figure de James Dean. Cet héritage disparaît progressivement à mesure que le film se recentre sur la relation qui lie l’héroïne à son amant. Benoît Jacquot filme la fascination de l’autre, l’inconnu, l’amant. Aucune force ne semble être en mesure de séparer ce couple, il irradie littéralement l’écran jusqu’à la rupture brutale, d’autant plus cruelle que leur histoire n’avait pas encore réellement débuté.

Dès lors, l’héroïne erre hagarde et désemparée dans une ville fantôme, Athènes, à la recherche de son amant disparu. Le film perd malheureusement son intensité jusqu’à une conclusion plutôt attendue. Le noir et blanc somptueux et la reconstitution ingénieuse à base d’images d’archives recréent l’ambiance des années 70 mais la mise en scène relativement assagie ne traduit pas assez la fougue de ces jeunes bandits libertaires. Reste un émouvant portrait de femme, portée par la jeunesse de Isild Le Besco que Benoît Jacquot n’a jamais aussi bien filmée.

J.H.D.

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