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Locataires de Kim Ki-duk
Avec : Lee Seung-yeon, Jae Hee, Kwon Hyuk-ho

Histoire d’un invisible

Comme tous les jours, Tae Suk circule à moto dans les rues d’un quartier résidentiel, distribuant des prospectus dans les boîtes aux lettres. Il repère ainsi les maisons vides. Sans domicile fixe, Tae Suk s’invite dans ces demeures laissées inoccupées pour quelques jours. Il répare les appareils défectueux, arrose les plantes et puis s‘en va sans laisser de trace jusqu’au jour où il rencontre Sun-houa, une jeune femme silencieuse séquestrée par un mari brutal. Elle devient sa partenaire et s’enfuit avec lui…

Locataires tranche avec les précédents films de Kim Ki-duk. Loin des habituels débordements du cinéaste coréen, le film joue avec les silences des personnages pour inventer une nouvelle grammaire cinématographique. Ainsi si Tae Suk et Sun-houa ne se parlent pas, c’est parce qu’ils arrivent à se comprendre par de simples gestes, tout le contraire du mari de la jeune femme, violent et colérique. Une simple expression sur leur visage suffit à traduire une multitude d’émotions, colère, joie ou peur mais chez Kim Ki-duk, de la geôlière de L'Ile à Chang-suk dans Adresse Inconnue, le silence cache souvent un traumatisme, une fêlure profonde de l’âme.

Le cinéaste trouve alors le moyen de changer de ton et suit Tae Suk en prison, accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Locataires devient alors le récit du long effacement de ce personnage au silence charismatique qui parvient à se soustraire à la vue de ses geôliers et au monde, beau personnage de cinéma dont on se demande après coup, s’il a réellement existé.
J.H.D. 

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