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La porte des secrets de Iain Softley
Avec : Kate Hudson, Gena Rowlands, Peter Sarsgaard, Joy Bryant, John Hurt

Planchers grinçants, orages menaçants, coups de théâtre éventés, etc.

Les bonnes vieilles ficelles du cinéma d’épouvante sont utilisées autour d’une infirmière envoyée dans une sinistre maison gothique, au fin fond du bayou de Louisiane, pour soigner un homme devenu muet et quasi paralysé suite à une attaque cardiaque. Mal à l’aise face au comportement bizarre de la femme du grabataire, elle va comprendre que l’origine de l’inexplicable maladie de son patient se trouve dans le grenier de la demeure.

Ehren Kruger est un scénariste spécialisé dans l’analyse du fonctionnement de la peur au cinéma. On peut mettre à son crédit d’indéniables réussites comme Arlington Road, surprenant récit de la peur terroriste dissimulée derrière l’ordinaire, et l’adaptation américaine de Ring. Le culte vaudou semblait être le terrain de jeu idéal pour déployer son thème de prédilection – le meilleur du genre étant I Walked With a Zombie de Jacques Tourneur et Angel Heart d’Alan Parker. Las ! Kruger exploite une excellente idée malheureusement sous-développée dans le résultat final : la résistance à la croyance au surnaturel et aux esprits, la volonté de refuser une vision du monde qui n’est pas la sienne. Le scénario de La porte des secrets pèche par le manque d’estime que Kruger porte à son public dans la mesure où il dissimule à peine ses sources d’inspiration (on pense bien évidemment à La maison du diable mais aussi à Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?). Du coup, le film manque cruellement de frissons : c’est bien simple, on a toujours, au bas mot, une demi-heure d’avance sur l’histoire -, ce qui prévient bien des sursauts dans son fauteuil !

Le choix du metteur en scène est la deuxième erreur impardonnable en la personne de Iain Softley (K-Pax, officiellement un gros nanar sur un prétendu extra-terrestre messianique, officieusement un concours de cabotinage entre Kevin Spacey et Jeff Bridges). Après la comédie fantastique, Softley ajoute à son arc d’inefficacité le cinéma d’épouvante et confirme une inaptitude confondante à diriger ses comédiens : Kate Hudson n’existe que par le claquement de ses tongs sur le parquet; en outre John Hurt et Gena Rowlands ont une lourdeur d’interprétation digne d’un trente tonnes. En l’état, La porte des secrets est un film bâclé, où les ressorts usés jusqu’à la corde ne suffisent plus pour surprendre. Par conséquent, le spectateur se trouve aux portes de l’ennui tandis que deux monstres sacrés payent paisiblement leurs impôts !
J.F. 

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