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Une aventure de Xavier Giannoli
Avec : Nicolas Duvauchelle, Ludivine Sagnier, Bruno Todeschini, Florence Loiret-Caille

Quand l’aventure tourne court

Cécile et Julien forment un jeune couple, ils s’aiment et viennent d’emménager. Un soir, en rentrant de la vidéothèque où il est chargé de la maintenance, Julien croise dans le hall de son immeuble une jeune femme égarée, pieds nus, en état de choc. Il va la suivre jusque chez elle et rebrousser chemin. Quelques jours plus tard, il la rencontre par hasard. Il va découvrir qu’elle est atteinte de somnambulisme, qu’il y a un autre homme, Louis, qui l’entretient sans pour autant être son compagnon. Julien va entrer dans la spirale de l’amour fou et destructeur.

Le début d’Une aventure intrigue par la pâleur clinique de sa lumière, l’ambiance que procurent la musique d’un Alexandre Desplat pour une fois inspiré ainsi que l’usage de Florence Loiret-Caille en voix-off annonçant le drame. Malheureusement, la promesse d’une noirceur étrange retombe vite comme un soufflé parce que, en dépit de ce traitement audiovisuel si singulier, l’histoire d’amour dévorante ne prend jamais. La faute en incombe d’abord à Nicolas Duvauchelle et Ludivine Sagnier. Le premier, habitué à des rôles plutôt physiques, ne parvient pas à trouver ses marques; la seconde n’a pas les épaules suffisamment solides pour endosser le personnage d’une femme fatale. Incapables de faire naître l’étincelle qui les rendrait humains, ils ne dépassent pas le stade de pantins charnels mais complètement dénués d’âmes quand les seconds rôles tenus par Bruno Todeschini en homme d’affaires au charme vénéneux, Florence Loiret-Caille en concubine délaissée et Estelle Vincent en baby-sitter ne mâchant pas ses mots, apportent une vérité qui les rend instantanément captivants.

Il émerge de ce manque d’épaisseur des deux rôles principaux une impression générale de fouillis car on ne sait pas vraiment où Giannoli veut nous emmener. Par certains côtés, ce défaut majeur s’applique à tous les niveaux d’Une aventure: rester en surface, partir dans plusieurs directions ardues à suivre, et ne pas aller au plus profond des choses. Le problème avec ce film, c’est que justement peu d’éléments suscitent une franche adhésion. Résumé avec ce paramètre, cela donnerait: Une aventure est un peu une histoire d’amour qui finit mal et un peu un polar, dont la fille un peu dérangée est tiraillée entre un amoureux un peu amorphe et un autre un peu pervers. Soit, beaucoup de carences pour une aventure sans lendemain.
J.F. 

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