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Appleseed de Shinji Arakami
Avec : Ai Kobayashi, Jûrôta Kosugi, Yuki Matsuoka

Humain trop humain

Le succès international rencontré dernièrement par l’œuvre de Hayao Miyazaki ainsi que la sélection l’année dernière de la suite de Ghost in The Shell – Innocence – au festival de Cannes pourraient laisser croire que l’animation japonaise connaît actuellement un nouvel âge d’or. Il n’en est rien tant ces films ont déçu, se contentant de répéter inlassablement les mêmes motifs, fantaisie et écologie chez Miyazaki, évocation d’un futur sombre où les machines remplacent progressivement les humains chez Mamoru Ishii.

Adaptation d’une bande dessinée culte de Masamume Shirow – créateur en autre de Ghost in the shell –, Appleseed se place d’emblée dans la grande tradition de ces dessins animés d’anticipation qui ont popularisé les mangas depuis la sortie de Akira au début des années 90. Mais le film de Shinji Arakami joue avant tout la carte de l’action débridée au contraire de l’élégante esthétique de Innocence. Ainsi, les premières images surprennent, rendu graphique en cell shading proche d’un jeu vidéo, manque d’expressions des personnages. Pourtant, Appleseed fascine parce que le film procure d’emblée un plaisir purement cinématographique, ballet de corps en mouvements sur fond de scènes d’action impressionnantes.

L’intrigue se situe en 2031 après un conflit nucléaire particulièrement meurtrier. Au milieu des ruines, la jeune Deunan Knute mène la lutte contre les bioroïds, créatures humaines synthétiques. Sauvée in extremis par Briareos, son amour de jeunesse, elle intègre la cité Olympus où des humains cohabitent pacifiquement avec leurs clones bioroïds, une fragile utopie menacée par des forces mystérieuses.

Nettement moins impressionnant visuellement parlant que Innocence, Appleseed se rachète néanmoins par une intrigue largement puis intelligible. Malgré les multiples coups de théâtre, le message reste limpide, le constat implacable. Quelle place pour une humanité toujours prête à s’autodétruire ? Les bioroïds sont ainsi chargés de canaliser la violence des hommes afin de maintenir la paix de Olympus.

Mais qui dirige vraiment la cité ? Pourquoi Deunan ressent elle une gêne lorsqu’elle retrouve son vieux compagnon, Briareos ? Ce personnage énigmatique n’est plus l’homme dont elle a gardé le souvenir. Blessé grièvement lors de la guerre, il est devenu une créature hybride, mi-homme, mi-machine aux émotions limitées mais réelles. Personnage obstinément muet, Briareos nous renvoie à cette angoissante question, l’impact des technologies sur le futur de l’humanité, apportant à ce film spectaculaire et accessible un supplément d’âme non négligeable.
J.H.D. 

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