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Bataille dans le ciel de Carlo Reygadas
Avec : Marcos Hernandez, Anapola Mushkadiz, Bertha Ruiz, David Bornstein, Rosalinda Ramirez

Le jour se lève sur Mexico. Comme chaque jour, Marcos observe les militiaires hisser le drapeau national sur la grande place. Chauffeur d’un général mais aussi homme à tout faire, il s’en va chercher à l’aéroport Anna, la fille de son patron qu’il accompagne dans la débauche. La jeune femme se prostitue par plaisir dans une petite maison d’un quartier résidentiel.

Une vie morne et désespérante hanté par un drame secret. Marcos et sa femme ont enlevé le fils d’une voisine mais l’enfant est mort avant que ses ravisseurs aient pu recevoir une rançon. Pris de remords, Marcos confesse son terrible secret à Anna devenue désormais son amante, au risque d’être dénoncé…

Si Carlos Reygadas ne porte aucun jugement moral sur ses personnages, c’est parce que le réel importe moins ici que la manière avec laquelle il est filmé. C’était déjà la limite de Japon, son premier film remarqué pour son atmosphère surréalisteet désespérée dont le cinéaste reprend certaines figures de style sans succès. Les amples mouvements de caméra ne servent à rien dans un enviroonement urbain aussi cloisonné. Ce long travelling après une scène de sexe sur les maison voisines du bordel ne produit aucun effet. En revanche quand la caméra tournoie autour de Marcos arrivé au sommet d’une montagne, le film ateint un degré de lyrisme insoupçonné.

Carlos Reygadas alterne ainsi le meilleur comme le pire. La première partie s’avère ratée surtout le scènes de sexe d’une laideur sans nom. Les corps sont difformes, la symbolique – la jeune fille blanche et riche, le pauvre indien gros – lourde. Le cinéaste ne recherche que la provocation facile et la démarche manque ainsi cruellement de sincérité.

Heureusement, Bataille dans le ciel change progressivement de ton. Le cinéaste donne une vision à la fois carnavalesque et sanglante du Mexique. On pense évidemment à Santa Sangre de Alejandro Jodorowski, un habile mélange de violence et de mysticisme qui sauve in extremis un film finalement peu audacieux.
J.H.D. 

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