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Inside Man de Spike Lee
Avec : Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster, Christopher Plummer, Willem Defoe

Les diamants sont éternels

Remarqué à l’orée des années 90 avec Do the right thing, le cinéma de Spike Lee ne suscite plus aujourd’hui qu’un vague indifférence, la faute à une poignée de films anodins parfois même politiquement discutables. Au retour en grâce entrevu avec la 25ème Heure a ainsi succédé l’oubliable She hate me. Film de commande, Inside Man surprend agréablement par sa capacité à dépasser le genre tout en montrant que le cinéaste n’a pas perdu toute sa verve.

Quatre braqueurs s’introduisent dans les locaux de la Manhattan Trust Bank pour commettre le casse parfait. Ils retiennent une quarantaine d’otages auxquels ils ordonnent de revêtir la même combinaison. Alors que la police cerne le bâtiment et qu’entre en scène une mystérieuse négociatrice envoyée par le fondateur de la banque, les malfaiteur mettent à exécution leur plan imparable…

Tout le film repose sur une idée lumineuse des bandits, celle d’habiller leurs otages avec la même tenue de peintre tandis que le talent de Spike Lee se résume à un habile tout de passe-passe : il a escamoté la scène où les malfrats passent à l’action si bien qu’à l’instar des policiers nous ignorons l’identité, le vrai visage des criminels. La narration en flash-back intensifie le trouble : les deux inspecteurs interrogent tous les suspects mais restent bien incapables de démasquer les coupables.

Cette trouvaille sert un discours politique inattendu. A l’heure du Patriot Act, presque tout le monde peut finalement être considéré comme un suspect potentiel. Ainsi lors de l’assaut, les forces spéciales tirent sur tout le monde et blessent certains otages. Un employé sikh relâché est sévèrement battu, pris à tort pour un arabe.

Si Spike Lee dénonce sans ambiguïté le Patriot Act, le cinéaste poursuit l’exploration d’un pays et d’une ville New York après les attentats du 11 septembre. Le désenchantement de Monty héros de la 25ème Heure trahi par un proche se prolonge. On se rappelle cette scène centrale où le héros désabusé insultait l’ensemble des communautés de la ville monde avant une réconciliation de dernière minute aux portes de la prison. Comme lui, Spike Lee doute avant de se rassurer dans un final peut être pas aussi virtuose que l’ensemble.
J.H.D. 

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