Chroniques littéraires

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Zombies de Bret Easton Ellis par J.H.D., 10-18

Zombies sonne l’heure d’un retour aux sources pour un auteur victime d’une violente campagne de dénigrement, suite à la sortie chaotique de American Psycho.

Le livre s’inspire fortement de Moins que Zéro, même attirance pour Los Angeles et ses habitants fantomatiques et stéréotypés, « tous blonds et bronzés». Il s’agit d’une succession de treize nouvelles toutes racontées dans un style très cinématographique. A chaque histoire son narrateur, point de vue original pour une ambiance toujours différente, procédé rendu ici encore plus ingénieux puisque les personnages se croisent tout au long du livre, l’auteur inventant pour le coup le cameo littéraire ! Sexe, horreur, comédie, film policier, Brett Easton Ellis explore Los Angeles à travers ce cinéma populaire qui a toujours façonné l’histoire la ville et lui a donné sa réputation si sulfureuse.

Pourtant, au fur et à mesure que les histoires s’enchaînent, le livre dresse le constat amer d’une ville rongée par un profond malaise existentiel. Les actes de violences gratuites se multiplient, les personnages perdent leurs repères, et même si la plupart se révèlent extrêmement amusants à cause de leur bêtise ou de la banalité de leur existence, ils se révèlent vite assez inquiétants dans la mesure où ils perdent progressivement tout sens moral, comme Tommy le garagiste infanticide ou Jamy, un vampire yuppie cynique qui n’est pas sans rappeler Patrick Bateman, une manière déguisée, pour l’auteur de American Psycho de placer les enjeux moraux au centre de ses préoccupations. Sans conteste, un des meilleurs Brett Easton Ellis.

Editions 10/18 (Domaine Etranger), 276 pages, 6.90 euros

J.H.D.

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