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Middle Sex de Jeffrey Eugenides, Editions de l'Olivier
 
Parler de Middlesex s’avère délicat. Il y a de cela dix ans, l’auteur, Jeffrey Eugenides, a signé Virgin Suicides, roman aérien, lyrique, violemment attachant.
Ce n’est pas tout à fait les adjectifs qui correspondraient à Middlesex.

Le synopsis est, contrairement à ce que l’on pourrait penser d’un pavé de 679 pages, d’une simplicité déconcertante. Dans les années 20, durant la guerre gréco-turque, deux jeunes grecs, Desdemona et Lefty s’enfuient pour l’Amérique via Smyrne. En partant, ils sont frères et sœur, mais la traversée confirmera leur amour et les rendra mari et femme. Ensuite, sur un fond de chronique sociale (les Etats Unis avant, pendant et après guerre), on assiste, dubitatif, au mariage du fils de Lefty et Desdemona avec sa cousine. Ledit mariage enfantera l’infortunée Calliope. « J’ai hérité d’un gène récessif sur mon cinquième chromosome et de bijoux de famille d’une extrême rareté » affirme t-elle. En d’autres termes, elle est hermaphrodite. Et elle fera le choix d’être un homme. Comme on peut l’imaginer, ce choix s’avèrera complexe, et la voix de Cal(liope) se fait de plus en présente tout au long du roman, jusqu’à se le réapproprier. Car l’origine de Middlesex est une bizarrerie familiale et sexuelle. Et le résultat en est Cal(liope).

Middlesex a une incontestable qualité : sa drôlerie. Le personnage de Desdemona, par exemple, est d’un comique savoureux, et Eugenides a de plus un talent inné de conteur. Sa saga familiale, outre d’avoir suffisamment de rebondissements pour échapper à l’ennui, est sertie d’anecdotes diverses et variées, souvent ancrées dans l’Histoire ou le Réel. Mais quelque chose cloche. C’est qu’on attend justement un quelque chose qui ne vient pas. Cela n’empêche pas le livre d’être bon, cela ne l’empêche pas de mériter son prix Pulitzer, cela ne lui enlève pas le droit d’être passionnant. Mais il ne faut pas en attendre plus.

Les Editions de l'Olivier, 677 pages, 21 euros
S.L. 

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