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Globalia de Jean-Christophe Rufin, Gallimard
 
Nouvel ordre mondial, Globalia rassemble la plupart des anciens états de la planète au sein d’un structure universelle censée garantir la liberté pour tous par la sécurité. En réalité, les habitants de cette société futuriste vivent sous des dômes de verre qui sépare la population de zones de non droits où sont rejetés ceux qui ne partageraient pas cet idéal sécuritaire. Lassé par ce monde de faux-semblants, le jeune Baïkal décide de s’évader et il convainc son amie Kate de l’accompagner en zone interdite. Repéré par les autorités, il devient l’objet d’une machination ourdie par les autorités de Globalia, à savoir « l’Ennemi publique » nécessaire pour maintenir par la peur la cohésion de la communauté.

L’utopie imaginée par Jean Christophe Rufin concentre les dérives de nos sociétés occidentales à l’aube de la mondialisation et de la lutte contre le terrorisme. Difficile en effet de ne pas voir dans Globalia, une critique évidente du modèle américain. L’auteur de Rouge Brésil dénonce la manipulation des esprits par l’absence de conscience collective. Dans Globalia, il n’existe plus d’archives historiques car comme l’explique Wise « une image chasse l’autre et nul n’aurait plus l’idée d’embrasser tout cela dans la continuité ». Plus grave, il pointe du doigt le pouvoir croissant des médias, les abus de langage (« pathologie de la liberté », ou de « démocratie parfaite ») permettant toute sorte de manipulation. Il s’agit de créer de toute pièce des ennemis imaginaires, les terroristes afin de maintenir la population dans la peur et de lui faire renoncer à ses droits fondamentaux au nom d’un idéal fourvoyé.

Malheureusement, Globalia ne tient pas toutes ses promesses. Les personnages manquent tout d’abord d’épaisseur, et il demeure assez difficile de s’identifier à eux. Ensuite, le questionnement politique reste trop simpliste d’autant plus que le livre peine à imposer une imagerie fantastique digne de ce nom à l’instar du Big Brother imaginé par Georges Orwell dans 1984. Surtout le personnage de Wise et la société Walden, fortement inspirés par Fahrenheit 451 dénote un manque flagrant d’imagination. Reste finalement un roman d’aventures plutôt agréable à lire mais quelque peu surestimé.

Editions Gallimard, 495 pages, 21 euros
J.H.D. 

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