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Manèges de Laura Alcoba, Gallimard
 

Laura Alcoba n’a que 7 ans au plus fort de la dictature argentine mais elle a déjà tout compris. La dynastie Péroniste vit péniblement ses derniers instants avant la purge engagée par les militaires. La junte au pouvoir s’emploie alors à redresser le pays et traque les opposants. Membre d’une organisation révolutionnaire, les parents de l’auteur doivent se cacher. Après l’arrestation du père, Laura et sa femme trouvent refuge dans une maison isolée où la lutte peut se poursuivre dans la clandestinité…

Désormais, c’est certain, la lumière n’est plus de mon côté. La petite Laura sait qu’elle ne connaîtra pas une enfance ordinaire. Obligée de taire son nom, elle doit rapidement arrêter l’école et assiste impuissante, aux longues et humiliantes séances de fouilles au corps à chaque visite à la prison de Bueno aires où est enfermé son père. Le danger peut venir de n’importe où, la petite fille l’apprend à ses dépends, sous le feu des critiques d’un ingénieur au service de la cause révolutionnaire. Ce dernier n’hésite pas à réprimander la petite fille à la moindre erreur involontaire, la survie du groupe en dépend.

Le récit de Laura Alcoba dégage une sincérité évidente mais manque d’originalité. Au fond le drame qui se joue en Argentine aurait pu prendre place ailleurs. L’auteur accorde manifestement une importance démesurée à de petits détails, à des anecdotes sans parvenir à faire ressentir totalement la violence de la dictature. Du coup, le livre semble affleurer son sujet et isole trop sa petite héroïne.

Aujourd’hui, il ne reste plus que des ruines de la cache, cet embute destinée à abriter une imprimerie clandestine et un mystère. Qu’est devenue en effet la petite Clara Anahi dont le corps n’a jamais été retrouvé ? A l’époque, certains dignitaires du régime adoptaient les fils et filles d’opposants épargnés par les militaires. Voilà une histoire autrement plus singulière que l’évocation un peu trop académique d’une enfance étouffée par le silence de la dictature.

Editions Gallimard, 142 pages, 12.90 euros
J.H.D. 

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