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chroniques littéraires

Loveless, volumes 1 & 2 de Brian Azzarello, Danijel Zezelj, et Marcelo Frusin, Vertigo
 

Pas de repos pour les braves

Plusieurs années de guerre, de batailles sauvages, de pillages et de massacres ne s’oublient pas du jour au lendemain avec la signature d’un armistice. Malgré la fin des hostilités, la guerre de Sécession continue dans les esprits. Vétéran des rangs confédérés, Wes Cutter a connu l’horreur des champs de batailles et des prisons yankees. Après la fin du conflit, l’homme retourne sur ses terres non loin de la petite ville de Blackwater pour se rendre compte qu’il a tout simplement été exproprié par l’administration des vainqueurs. Les autorités parlent de reconstruction là où Wes n’entend qu’honneur et liberté. Il reprend de force ses terres ce qui amène le gouverneur à négocier. Mais Wes veut autre chose…

Profitant de l’engouement suscité par la série HBO Deadwood, Brian Azzarello donne sa vision d’un Ouest américain violent et profondément marqué par les horreurs de la guerre de Sécession. Dans Thicker than Blackwater, le meurtre de Seth ranime les pires souvenirs, les instants où l’homme tombe dans la plus sauvage des barbaries. Ici, les vieilles rancœurs se règlent toujours au pistolet et certains n’acceptent toujours pas la fin des hostilités. Ils prennent les tuniques bleues pour cible et pour accentuer le chaos, n’hésitent pas à lyncher de simples citoyens noirs dont ils ne supportent pas les nouveaux droits, symboles de leur défaite.

Les idéaux de liberté ne sont ici qu'un leurre. Les hommes se battent avant tout pour le pouvoir et les richesses de la Terre. La noirceur de la série renvoie indéniablement à 100 Bullets, la série qui a révélé Brian Azzarello alors que le dessin de Trusin évoque plutôt le western spaghetti. Le colonel Redd possède même les traits de Clint Eastwood. Malgré un départ un peu lent, Loveless gagne en intensité à mesure que les personnages dévoilent leurs petits secrets et leurs ambitions. Les appels au calme des yankees n’y changeront rien, l’heure des règlements de comptes a sonné. Pour le pire et surtout le meilleur.

Edité par Vertigo:
- A kin of Homecoming, 128 pages, 10 dollars
- Thicker than Blackwater, 168 pages, 15 dollars

J.H.D. 

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