Chroniques de disques

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Tram
"A Kind of Closure"
(Setanta/PIAS)

Arrivé tout droit du 1 bis cité paradis, "Kind of Closure" m'est longtemps apparu tel un cadeau d'un ciel attentionné et au goût musical assuré. Accompagnant mes jours et mes nuits, cet opus du tandem Anderson/Avery entouré de nombreux autres compères rayonnait une beauté fragile propice à l'apaisement.
Mais en cette matinée, la lassitude s'éveille avec "Forgive me dear" et "Fools", assemblages composites et répétitifs des cinq premières plages (à hisser au firmament de la low-pop). Paul Anderson accentue théâtralement sa découpe syllabique des mots: percutante initialement, prévisible comme un tic par la suite -il les étire et les comprime, les laisse respirer puis les étouffe de façon trop binaire-. Il manque à mon goût, dans cette musique, un peu de désordre, un bruit de fond (un moment après une énième écoute j'ai cru que je rêvais mais sur les six premières secondes de "Forgive me dear", je percevais quelque chose de nouveau comme un bruit de chasse d'eau qui s'intégrait magnifiquement, je remercie la personne à qui je dois ce petit bonheur simple de soundwriting). Tram joue à nu, privilégie dans les chansons l'économie musicale pour atteindre une limpidité émotionnelle. Le chant cristallin de Paul Anderson en constitue la matrice. Cette nudité est recouverte par moments d'instrumentaux habités de facture toutefois classique (les différentes sections instrumentales s'agitent périodiquement à l'unisson et en profitent pour malmener notre coté fleur blue). La fin de l'abum est à l'image de son début : gracieux et émouvant.

Tram est grand et c'est tant mieux pour nous.

BSGD
(bsgd [AT] purjus [POINT] net [*])

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