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V/A Partycul System
"Les champs du cyclotron"
(Partycul System / Chronowax)

Pour ses 4 ans d'existence, Partycul System sort sa huitième réalisation sous la forme d'une compilation composée des résidents du label, véritable recueil d'inédits, qui se veut emblématique : s'y manifestent effectivement une sensibilité artistique et une certaine idée de la recherche musicale qui fondent la cohérence même de Partycul System.
Le Noodles & Butter de Lee Hills compte, parmi les featurings, un des frères Herman Düne, en l'occurrence André. L'approche de l'instrumentation s'en ressent. On sera aussi assez surpris d'y déceler quelques parallèles avec le groupe grenoblois défunt Madrid, notamment dans les arpèges de guitares. Pour Ethyleen Leiding, la filiation se fait davantage du côté de Tortoise sur Like a sparrowhawk without compass. Le titre s'inscrit d'ailleurs assez bien dans la mouvance chicagoane.
Plus tourné vers l'électronique – précisons même l'electronica –, Guinea Pig livre à la fois une approche quasi mélodique qu'on pourrait qualifier de "pop", ludique et étrange. Nous voici entourés de montagnes ! est une jubilation de sons qui créent un univers particulier, entre sourire, rire et franches inquiétudes. Voilà de quoi nous rendre impatients s'agissant de la sortie de leur deuxième album.
Breezy Temple nous ramène vers des rivages plus "pop et post-rock" (si tant est que ces styles aient une grande signification). A Kingdom by the sea est d'une beauté indéniable, invitation mélancolique au vagabondage de l'esprit. Là encore, l'ombre de la lignée de Chicago (avec, à sa tête, Tortoise), n'est pas loin. Les guitares prennent leur temps, jouent sur les tempos parfois assez rapides et souvent lents. Le son même avec lequel retentissent les guitares donne une couleur particulière et dont on ne se lasse pas. Le cœur se serre à l'écoute de Skybug, les guitares se mettent en avant et prennent une tournure psychédélique. Les excellents Rroselicoeur construisent ainsi les fondations de leur composition, puis se consacrent à l'élévation, des montés élégantes et sobres, soutenue par une rythmique feutrée. De l'ensemble de Skybug se dégage une douce mélancolie. Puis le thème, répétitif, indique la mise en place de la charpente qu'il faut consolider par un flot de guitares. Une accalmie, pleine de légèreté, signale l'élévation du toit habillé d'arpèges colorés en direction du ciel. Le népalais n'en finit pas de nous étonner : Furieusement tranquille conjugue une mélodie d'une délicatesse infinie avec des samples terribles qui rappellent l'inanité et la cruauté de ce monde. Mais la musique aussi finit par s'altérer, un moment, puis la mélodie, décidément très belle, reprend et s'excite un peu plus, comme si l'art et la beauté tentaient de crier plus fort que l'horreur et la destruction. Elle finit par vaincre, soupire de soulagement et là intervient le chant. Comment rester indifférent à cette merveille ? Conversations atraçabiles manie avec une certaine dextérité les sonorités électroniques, qu'il mêle à des voix. Intelligence Avec L'Ennemi montre une autre façette du label, mais qui, au final, se place
d'emblée dans l'esthétique musicale libre que souhaite promouvoir Partycul System. Cassures, déstructuration, saturation finale, tout cela contribue à donner un certain relief au thème entêtant et récurrent.
Changement d'ambiance avec T.V.La.S.Un.Or et The Moon, pop en caisson, anti-folk comme l'on dit. En réalité il est difficile de résumer The Moon en indiquant un style car si le morceau commence ainsi, il se poursuit bien différemment (on songerait presque à Cat power ou mieux encore à Edith Frost sans le chant) et opère un basculement vers le jazz avant de reprendre les orientations du début avec une rythmique un peu différente. La Terre d'asile de Supersoft [14-18] paraît bien étrange et même inquiétante. On a toujours un peu peur de l'inconnu. Et pourtant, elle vibre et elle vit, habitée de bruits étranges, de sonorités parfois discordantes, animée par une instrumentation variée et de plus en plus accueillante. Denis Locar' songs nous rappelle que depuis Socrate, la philosophie est descendue sur terre : La fin s'en va plus vite que le matin, à part le soir !, qui termine cette remarquable compilation, constitue une sorte de médiateur, pour schématiser, entre ledit post-rock chicagoan et la musique d'un Godspeed You Black Emperor !, sauf que c'est tout de même autre chose que ces deux grandes références. Planante, atmosphérique, certes, mais il existe bien une progression au sein de cette composition qui est comme une révélation au monde, un émerveillement générée par la luminosité qui se dégage de l'instrumentation.
Bref, un disque indispensable !

le site de Partycul System

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